En cette nouvelle année, je vous partage ma relation avec l’alcool.
J’ai longtemps aimé l’alcool.
J’ai beaucoup aimé l’alcool.
Je me décrivais comme une « fille de party » .. j’étais toujours prête à boire.
J’ai déjà travaillé comme barmaid. Je sortais tout le temps dans les bars et je courais les 5@7.
J’ai appris que je me servais aussi de l’alcool pour m’engourdir et pour ne pas ressentir.
On peut utiliser toutes sortes de choses pour engourdir les sensations dans notre corps au lieu de ressentir nos émotions et de plonger dans l’inconfort que cela amène.
Des substances.
Comme les drogues, le café ou l’alcool.
Mais aussi le travail.
Le mot « workaholic » n’est pas sorti de nulle part.
De retour à l’alcool.
À quoi ça me servait ? L’alcool m’aidait à me délier la langue pour connecter avec les autres. Ce n’était pas une vraie connexion, mais à ce moment-là, c’était comme ça que je réussissais à connecter et à avoir du plaisir.
L’alcool me donnait du courage pour les conversations difficiles.
Sexuellement, l’alcool me permettait d’ignorer mon corps et ce dont j’avais réellement envie, être en mode divertissement/performance, éviter l’intimité, éviter de faire l’amour de façon connectée, les yeux dans les yeux, éviter de m’ouvrir complètement et d’être vulnérable.
L’alcool me servait aussi, tel que mentionné précédemment, à ne pas ressentir mes émotions, ou à diminuer leur intensité.
Après une journée ou une semaine difficile… Un petit verre de vin en fin de journée et plusieurs verres de vin la fin de semaine pour mettre un baume là-dessus et recommencer le jour suivant …. et la semaine suivante.
Au lieu de se poser les bonnes questions: Est-ce que je suis heureuse dans ma vie? Qu’est-ce que j’ai besoin? Est-ce que je prends soin de moi et de mon corps… est-ce que je me sens ressourcée et reposée? Est-ce que j’aime mon travail? Est-ce que je suis satisfaite de ma relation avec mon partenaire de vie? Est-ce que je suis satisfait de ma relation avec mes enfants? Est-ce que la vie va trop vite? Qu’est-ce que je pourrais choisir de faire différemment pour que ma vie soit davantage alignée avec ce que MOI je veux. Pourquoi je fais ce que je fais?
J’ai parlé de substances … et de travail …
Mais tu peux aussi être accroc ou dépendant(e) aux choses suivantes:
Les relations. L’amour. Le sexe. L’amitié.
Même nos enfants peuvent devenir une porte de sortie, un échappatoire, une excuse pour « ne pas avoir le temps » de se parler ou d’affronter le manque d’intimité physique ou émotionnelle au sein du couple.
La télévision. Les jeux vidéo. Les cellulaires, etc. Ceux-là on les connaît bien.
Tout ce qui sert à éviter de s’affronter soi-même ou les autres, de connecter, d’être vulnérable, d’avoir des discussions difficiles, de vivre nos émotions.
Les tâches ménagères. La lecture. L’entraînement. Le yoga.
Même si ce sont de bonnes « dépendances » à avoir… tu peux quand même te servir de ces activités comme porte de sortie.
Dès qu’une activité devient une compulsion et/ou un endroit pour s’engourdir et se changer les idées au lieu de faire face à une émotion ou à une situation et que ce n’est plus une activité nourrissante et ressourçante pour le corps ou l’esprit .. on bascule vite du côté de l’engourdissement.
La psychothérapie et/ou la spiritualité.
À partir du moment ou ça sert à te donner raison, à éviter de réellement te regarder dans le miroir et par le fait même, que ça te permet de ne rien changer et de ne rien transformer, que tu en « consommes » … et que tu ne sais plus qui tu es sans ça …ça devient une dépendance comme toutes les autres.
Une des plus grandes leçons que j’ai apprises, c’est que la base de toute “sobriété” c’est la sobriété émotionnelle.
Si tu es prêt(e) à vivre et à faire face à toutes tes émotions, en tout temps, tu n’as plus besoin de rien pour les éviter.
Je n’ai pas encore décidé si j’allais consommer de l’alcool de façon occasionnelle ou non.
J’ai dit à Alex, peut-être un petit verre en amoureux, une fois de temps en temps.
Mon expérience m’a démontré que les extrêmes sont rarement bons, donc ce n’est pas obligé d’être tout ou rien.
L’idée c’est d’être lucide et 100% honnête envers soi-même.
L’avenir nous le dira.
Avec la grossesse, ça faisait déjà 9 mois que n’avais pas pris un verre et ça fera bientôt 2 mois que j’ai accouché… et l’envie n’est toujours pas là…
L’alcool ne me sert plus à rien.
Parce que j’ai accès à toutes les parties de moi et j’ai fait le ménage dans tous les recoins. Je sais comment ressentir, vivre et relâcher mes émotions passées et présentes. Je sais comment accompagner les autres dans leurs émotions. J’accueille chaque moment, positif ou négatif et j’ai appris à rester ouverte. Je n’ai plus peur de la vulnérabilité ou de l’intimité. Je sais comment connecter profondément. J’ai envie de connecter. Les conversations difficiles sont les bienvenues.
Un jour, je ne sais pas encore quand, je vais enseigner ce que j’ai appris.
C’est ma façon à moi de dire merci.
C’est aussi pourquoi je vous ouvre plein de petites fenêtres sur mon parcours personnel.
Bonne année 2023 !
Cheers !