J’ai lu quelque part dans un livre pour les parents (La discipline positive par Jane Nelson – un de mes livres préférés – version originale en anglais) qu’on crée une grande partie de notre conception du monde entre 0 et 3 ans, qu’on peaufine le tout jusqu’à l’âge de 7-8 ans et qu’on renforce ensuite ce qui est déjà là jusqu’à l’adolescence.
Puis, on ne fait qu’ajouter des couches par-dessus tout ça au fil de nos expériences de vie.
C’est avec ce même bagage qu’on se promène à l’âge adulte et c’est à partir de là que nous construisons notre propre vie, notre carrière, notre relation de couple et que nous élevons nos enfants.
Elle dit que c’est l’équivalent de construire une maison dont le plan architectural a été dessiné, à la base, par un enfant de trois ans.
Et que ça peut parfois être pertinent de se questionner à savoir pourquoi on fait ce qu’on fait et pourquoi on est comme on est.
Je suis née dans un corps féminin.
Quand j’étais très jeune, à un certain moment donné, j’ai décidé que j’allais être « one of the boys » … parce qu’à l’époque, ça me semblait plus intéressant que d’être une fille.
J’ai joué le jeu et j’ai appris à connecter avec les gars.
J’ai fait tout ce que les jeunes garçons faisaient.
Je me suis battue physiquement plusieurs fois. Parfois pour me chamailler dans le plaisir, d’autres fois pour me défendre ou encore pour attaquer.
J’étais forte. J’adorais ça.
J’aimais jouer pour gagner.
Roulement de tambours et moment de vérité : je ne suis pas (et je n’ai jamais été) un garçon !!!
Quand je suis devenue une jeune femme, à l’adolescence je ne pouvais plus faire semblant…
Ma sexualité émergente est arrivée d’une façon tellement puissante que je ne savais pas quoi faire avec, ni comment la gérer.
Ma façon à moi de continuer à gagner à ce moment-là a été de créer une séparation entre mon cœur et ma sexualité.
Ensuite je me suis lancée en affaires avec une méthodologie de travail plutôt masculine.
J’ai travaillé fort, j’ai travaillé dur.
Encore des victoires.
Mais en même temps, il y avait quelque chose de profondément insatisfaisant et vide dans ces réussites.
Et puis, plus récemment, après avoir enlevé plusieurs couches et à travers la découverte de mon monde intérieur, je suis revenue au plus profond de moi-même et j’ai pu reconnecter avec mon essence.
Ça a été comme rentrer à la maison après un long voyage (presque toute une vie).
C’est la plus belle victoire qui soit et c’est la seule qui soit arrivée toute seule, sans que je ne cherche à accomplir quoi que ce soit.
C’est là où j’en suis.
Les plus beaux trésors se trouvent à l’intérieur de soi.