J’ai fait trois écoles secondaires

Secondaire 1-2 JND

Secondaire 3-4 QHS

Secondaire 5 PAL 

Mes retrouvailles du secondaire me permettent de connecter avec la pré-ado et l’adolescente que j’étais. 

Plus je remonte dans le temps, plus je me rapproche d’une version de moi-même qui existait avant que je ne commence à revêtir mon armure.

Déjà à ce moment, le processus était entamé. 

J’étais à la fois partout et nulle part.

Je me sentais amie avec tout le monde … et avec personne en même temps, à bien y penser.

Ma façon à moi de passer à travers le deuil de quitter chaque école a été celle de me couper des gens complètement, de ne plus leur parler, de ne plus les revoir et de faire comme si tout ça n’avait jamais existé. 

Comme si de rien n’était.

De cette façon là, j’avais l’impression d’être immunisée contre la tristesse de la rupture. 

Si tu ne t’attaches à rien, ni personne, c’est plus facile quand vient le temps de les laisser aller. 

C’est du moins l’histoire que je me racontais. 

En revoyant mes amis de l’époque et mes anciens enseignants, récemment, j’ai été en mesure de retrouver la partie de moi qui s’était attachée et ennuyée de toutes ces personnes. 

La vie est remplie de tous ces petits deuils et de ces périodes de transition qui paraissent anodines, mais qui créent soit l’occasion de se rapprocher de soi-même et des autres quand on se permet de les vivre pleinement… soit de s’emmurer pour tenter d’éviter les émotions qu’on juge désagréables et les gens qui nous rappellent ces même émotions. 

La dernière fois que j’ai eu l’occasion de vivre une période de transition c’était il y a de ça un peu plus de 4 mois, juste avant la naissance de Charlize. C’était la fin de notre vie à trois et le début de notre vie à quatre. 

Cette transition, je l’ai vécue comme une commémoration, une occasion de dire merci pour les beaux moments vécus à trois. Suivi par une tristesse et un deuil parce que c’était fini et que ce qui existait ne serait jamais plus. Pour ensuite laisser place à la joie, l’ouverture, l’accueil et l’excitation, parce que c’était le commencement d’un nouveau chapitre, de notre vie à quatre. 

On a beau se raconter l’histoire qu’on veut, quand on saute des étapes, ce sont des petits morceaux de soi-même qu’on perd et qu’on éparpille en cours de route.

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour faire chemin inverse et aller les récupérer, un petit morceau à la fois. 

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